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http://books.google.fr/books?id=hhsPAAAAQAAJ&pg=PA25&dq=chateau+Evian#v=onepage&q=&f=false
L'histoire du Valais nous apprend que les Evianais, redoutant, par-dessus tout, le joug bernois et la Réforme, qui en était la conséquence inévitable, réclamèrent l'occupation valaisanne. Leurs députés, munis de pleins-pouvoirs, arrivèrent à St.-Maurice, où les conférences s'ouvrirent dans le pré de l'abbaye. Ces envoyés représentaient St.-Gingolph, Novel, Meillerie, Thollon, I.ugrin, Vinzier, Marin, Larringe, Féterne, Publier, Amphyon, Evian, Neuvecelle, Abondance, Vacheresse, La Chapelle, Châtillon, Morzine, St.-Jeand'Aulph, le Biot, Si.-Paul, Bernex, etc. Ils commencèrent par déchirer que la démarche n'avait nullement été provoquée par le Valais, et posèrent pour base de l'annexion, que la religion catholique serait maintenue et protégée , que les libertés, les biens, les louables coutumes seraient respectés, et que dans le cas où il plairait à Dieu de rendre au souverain ses anciens Etats, les Valaisans seraient tenus de restituer le Pays de Gavot, moyennant dédommagement pour frais d'occupation, d'administration, etc.
On souscrivit à ces équitables conditions, auxquelles se soumirent sans difficulté, pour leurs fiefs, entr'autres nobles du pays , François de Blonay de Rive , Hugues de Neuvecelle, Michel de Blonay de St.-Paul, et Louis de Cursinge, seigneur d'Aleman.
Le pays de Chabîais de Sainl-Maurice en bas, nom que les Valaisans donnèrent aux communes qu'ils venaient d'acquérir par ce traiié, fut partagé en deux gouvernements : Monthey et Evian. On ôta ensuite à ce dernier les hautes vallées, qui formèrent un troisième gouvernement, dit gouvernement des Alpes. Plus tard encore, le Bouveret détaché du gouvernement de Monthey, devint une espèce de petit bailliage administré par un châtelain qui résidait au château de la Porte du Sex. Les localités qui avaient des juges particuliers, les conservèrent sous le régime nouveau, qui fui extrêmement juste et paternel.
Après l'occupation du territoire évianais, une députation valaisanne se rendit auprès des liersois pour réclamer Thonon; mais cette demande ne fut point prise en considération. Ainsi, la Uranse devint la limite des deux républiques, et ne fut jamais franchie par le protestantisme.
En cette même année 1536, les religieuses de Sainte-Claire d'Orbe (pays de Vaud), chassées par les nouvelles doctrines religieuses que propageaient et prescrivaient les Bernois , se réfugièrent à Evian, où il y avait déjà un couvent de cordeliers établi l'année précédente.
L'occupation valaisanne dura trente-deux ans ; les conquérants se comportèrent, je le répète , avec justice et douceur, respectèrent les franchises et usages des Evianais, et s'approprièrent les revenus des abbayes d'Aulph et d'Abondance. 1ls placèrent dans la ville un gouverneur chargé de rendre la justice, et révocable nu bout de deux années; le château fut rebàti et lui servit de demeure. A cette époque, le duc de Savoie, toujours malheureux, se vit enlever le reste de ses provinces par François 1er.
En 1569. le duc Emmanuel-Philibert recouvra, par la voie des Iraités, le Uiablais, le paysd'Evian el les hautes vallées. Son premier soin fut de s'occuper du rétablissement de la religion catholique à Thonon et dans ses environs , et de sanctionner les anciens privilèges d'Evian. Il voulut que le juge-mage de Thonon tint ses audiences deux fois par semaine à Evian, qu'il prêlâl serment entre les mains des syndics de resppcler les franchises municipales; enfin, que les marchés et foires de la ville jouissent des libertés les plus étendues.
On sait que Henri IV de France, toujours favorable à Genève, même après son abjuration, envoya plusieurs capitaines et quelques troupes au secours de cette république sans cesse inquiétée ou menacée par les ducs de Savoie. Ce fut l'époque des plus grands désastres d'Evian, comme on va le voir.
Les officiers français envoyés par Henri IV, furent Guitry, Sancy et Lurbigny ; leur petite armée se composait de Genevois, de Français et de Suisses.
En 1589, M. de Sancy étant entré dans le Chablais, livra un combat près du Crêt, força BorgoFerrero et de Compeys à capituler dans Ripaille, où ils étaient avec 700 hommes, brûla les galères savoyardes qui se trouvaient dans ce port, et ruina le village de Concise.
Le duc avait fait alliance avec les Valaisans, ses anciens ennemis, qui occupaient Evian , autant pour défendre leurs frontières que leur foi. La guerre continua l'année suivante, avec différentes chances, et devint encore plus terrible en 1591, car les capitaines français s'étant réunis à Genève, avaient résolu la conquête du Chablais. Guitry, après avoir pris Versoix , s'avança contre Thonon avec cinq pièces de canon , douze ou quinze cents Suisses (infanterie), et deux ou trois cents chevaux. Ce corps d'armée, joint à celui de Sancy, forma une force suffisante. Le premier fait d'armes des alliés fut la prise, de Thonon. Le sieur de Compeys tenta une défense inutile dans la ville, puis dans le château, et fut contraint enfin de capituler. On marcha ensuite contre Evian, et on arriva sous ses murs le 10 février. La ville et son château étaient commandés par le seigneur de Bonvillars, ancien gouverneur de Montmeillan, lequel était lui-même sous les ordres du baron d'Hermance, gouverneur du Chablais, qui avait pour résidence le château fort des Âllinges. — D'après Spon (Histoire de Genève], la garnison se composait de 300 hommes, ei avait fortifié toutes les avenues de la place; mais l'auteur du manuscrit relatif à Evian nous dit que cette garnison était de sept compagnies d'infanterie, y compris celle de la ville (l'écrivain local me parait le plus exactement renseigné); les sept compagnies recevaient les ordres du seigneur de Bonnevaux; Bonvillars, lui, commandait eu chef la ville.
J'entremêle ici les relations de Spon et du chroniqueur Prevost, afin d'arriver, s'il se peut, à la vérité historique sur l'événement capital de l'histoire d'Evian. Sommés de se rendre, les habitants ne répondirent que par des huées et mousquetades; alors le feu s'ouvrit contre le faubourg delà Touvière, partie actuelle de la ville, au levant, et où se trouve l'établissement des bains. Les batteries avaient été placées sur les hauteurs, et des barques armées interceptaient toute communication avec la ville par le lac. D'après l'historien de Genève, la canonnade dura deux jours, et cinq d'après le chroniqueur d'Evian. On battit d'abord (toujours d'après Prevost) la grange du sieur de Terons, faisant muraille de la fille; puis on somma encore les habitants d'ouvrir leurs portes aux seigneurs de Guitry et de Sancy, les menaçant de les passer tous au fil de l'épée s'ils continuaient leur résistance ; et comme ils ne faisaient pas mine de se rendre, on enfonça une des principales portes de la ville, au moyen d'un
pétard. Bonnevaux, Bonvillars, leurs soldats et quelques noiables bourgeois n'eurent que le temps de s'enfermer dans le château, qui était en bon état et bien approvisionné de vivres et de munitions. Les Evianais savaient bien qu'ils ne pouvaient résister longtemps, avec leurs seules forces, aux alliés, et avaient compté sur le secours d'O'.ivarez et de ses Espagnols cantonnés dans les vallées d'Anlph et d'Abondance, lesquels ne voulurent oncques advancer,
Les assiégeants se laissant emporter par la colère saccagèrent celle misérable ville, jusqu'à enlever les poutres et les planchers des maisons, les portes avec leurs serrures, el les fenêtres; il ne restait plus que de mettre le feu partout ; les habitants en ayant été menacés, s'engagèrent, pour se garantir d'un tel malheur, à payer aur vainqueurs la somme de 2000 e'cus, et pour sûreté de leur parafe ils leur remirent dii-huit otages. (S/ion.~)
Bonvillars et les siens, qui comptaient toujours sur l'arrivée.soit du duc d'Olivarez , soit d'autres généraux de leur souverain, notamment de M. de Sonas et d'Amédée, bâtard de Savoie, se défendirent de leur mieux pendant quatre ou cinq jours ; mais enfin voyant approcher le canon, ils battirent la chamade, « Lors Bonvillars, dit Pre,j vost, rendit la place par composition que tous » les soldats sortiroient avec leurs armes et ba» gages, et seroient couduicts seurement jusques « auprès du fort des Allinges, où la garnison etoit » pour Son Altesse, et sauf à reserve qu'il ne sor» tiroit dudict chasteau aucung des bourgeoys de » la ville, soit qu'ils fussent soldats ny autre»ment, mais qu'ils demeureroient tous à la » mercy et composition de l'ennemy. Ceste malj> heureuse et traitreuse composition ainsy faicte » par ledit Bonvillars, à l'insçu des dits sieurs » bourgeois, fut cause que bien peu s'en fallut » que le sieur advocat de Blonay, lors sindicque, » assisté d'une partie des autres sieurs bourgeois, » ne firent passer le pas audit sieur Bonvillars, » qui, sachant le tort qu'il leur faisoit par sa per» fidie, desloyauté et trahison, et prevoiant au » malheur qui lui en pouvoit arriver, fit entrer » secretement quelques troupes de l'ennemy dans » ledit chasteau, avant que la garnison en fût de» hors. Voilà donc comme tous les bourgeoys » demeurèrent prisonniers au chasteau, à la mercy » de l'ennemy.
« On leur dict qu'il leur falloit paier pour leur » rançon 2000 écus d'or, sans aultre demande « ny response. L'un d'iceulx , qui fut le sieur de » Bonnevaulx. futlieentié pourallerenValleycherj> cher à emprompter ladite somme ; tous les au» 1res jusqites au nombre de vingt-deux des plus w apparents . furent conduicts à Genève et laissés » là prisonniers au logis de la Couronne for, où » ils demeurèrent environ trois semaines et demy, » qu'arriva ledict sieur de Bonnevaulx avec l'ar« gent qu'il avait emprompté des seigneurs de » Valley, et desgagea lesdicts bourgeoys, qui s'en » retournèrent en leurs maisons toutes pillées et » ruinées.
« Sur la fin de février, l'armée , après avoir » fourragé les bailliages d'Evian et de Thonon, » prit la route de Bonne... (Spon.*) Mais elle re-' » vint à Evian et y séjourna environ six semai» nes pour la commodité des vivres et en atten
» dant que le temps se desrefroidit, pendant le» quel temps non-seulement la ville, mais tout le M pays de ['environ fut entièrement pillé, saccagé » et ruiné, en manière que rien n'y demeura, ny « bestail, ny aucune chose pour vivre; tous les » meubles furent prins, pillés et desrobés, même « les églises entièrement saccagées , les cloches » prinses et emmenées jusques au nombre de » huit grandes, avec l'horloge du grand église, de » grande valeur. »
« L'ennemy, avant de se retirer et quicter la » ville d'Evian, fit ruiner le chasteau et abattre » une partie des murailles de la ville, du côté » de la porte d'Allinges ('). La ville et tout le pays » fut réduit et laissé en telle désolation et misère, » que sans l'ayde et recours divin , tout fût mort » et péris de faim. » (Prevost.)
En 1 598 , le duc Charles-Emmanuel, qui se rendait en France après l'entier rétablissement de la religion catholique dans le Chablais, passa par Evian. et lit, selon l'usage de sa famille, des additions aux libertés de la ville, laquelle avait encore quelques épreuves à subir.
Au commencement du xviie siècle, lors de la conquête de la Savoie par Henri IV, la compagnie de Lesdiguières vint en cantonnement à Evian ; elle « était composée, dit Prevost, de cent mais» tres, tous braves cavalliers. la plusparl choysis » d'eslite en Dauphiné , conduits par le sieur de » Chillion, cornette de la dite compagnie, logés, » partie en la ville, partie parles paroisses cir« convoisines, et y demeurèrent jusque sur la fin
(1) Porte située au couchant, près du lac, du côté de Thonon et du château des Alliages.
» du moys d'april, pendant lequel temps ils épni» sèrenl bien de telle sorte et la ville et toutes » les dictes paroisses d'argent et de tous autres >» moïens, que l'on eut graud'peine de vivre le » reste de l'année. Le moindre desdicts gens » d'armes prenoit de sonhAte l'escu par jour ; le » dit de Chillion lyrannisoit bien de telle sorte la » dite ville, qu'enfin l'on fut contrainct de recou» rir audict sieur des Diguières, qui étoit à Ge» nève, lequel, pour y donner quelque ordre , » envoya le sieur d'Hercules, son lieutenant en la » dicte compagnie, homme à la vérilé débonnaire » et justicier, qui n'y sceut tant faire que ledit M Chillion ne print prisonnier l'un des «indiques » de ladite ville qu'il emmena tout bouché et lié » prisonnier audict Genève, duquel il voulait tirer » une grande rançon; mais Dieu tout-puissant le » garantit de ses mains; car par la faveur de quel» ques gens de bien dudict Genève, il se sauva » d'entre les mains dudict tyran de Chillion, sans » paier aucune chose. »
Les cordeliers d'Evian étaient ceux que la Réformation avait expulsés de Morges; ils desservirent un petit hospice jusqu'en 1633. A cette époque, le duc Victor-Amédée leur permit de l'agrandir, et de se bâlir un couvent à l'extrémité de la ville, du côlé de la Grande-Rive. Ce monastère ne fut terminé qu'en 1663.
Christine de France décida que le litre de capitale du Chablais accordé à Thonon ne pourrait jamais préjudicier aux privilèges de l'ancienne capitale du Pays de Gavot (1639). Grillet, à qui j'emprunte ceci, nous apprend encore que sous Ame-Victor II on accorda à Evian le tir du papegai (17 décembre 1675). De nos jours on use parfois de ce vieux privilége : un mal, surmonté d'un oiseau, est planté près du lieu dit Porte d'Allinges, et sert de cible aux gardes nationaux.
La ville possédait et possède encore un collége. En 1699 Mesdames Grenat-Bellon et de Buttet établirent à leurs frais une école pour les filles.
On ne trouve, ou du moins je n'ai rien trouvé de bien intéressant sur l'histoire d'Evian pendant le siècle dernier. On va en juger.
Le recueil des Documents relatifs à l'histoire du Pays de Faud, par M. le baron de Grenus-Saladin, contient une lettre copiée dans les registres du Conseil de la ville de Morges, datée du 20 juillet 1745, et adressées MM. les Syndics et Conseil d'E>'ian. On voit parcette missive, que les habitants d'Evian ayant perdu leurs récoltes, surtout celle des grains par un désastre, avaient demandé assistance à leurs voisins de l'autre rive. La réponse de ceux-ci est bienveillante, dictée par des sentiments de bonne amitié. Le Conseil de Morges, en dépit des propres misères de cette partie du Pays de Vaud et de l'imminence de la hausse du prix des céréales, consent à soulager les Evianais, et paraît le faire de la meilleure grâce du monde.
On sait dans quelles circonstances la baronne de Warens, que J.-J. Rouseau a rendue si tristement célèbre, quitta son pays natal, et vint à Evian, où la cour de Sardaigne prenait les eaux alors, abjurer le protestantisme entre les mains de l'évêque de Bernex.
Vers la fin de ce siècle, M. de Saussure le naturaliste, explorant ces parages, se fit conduire
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