Oulez-vous faire une agréable promenade dans le Chablais, rives plantureuses, pittoresques et pleines de souvenirs du moyen âge? priez M. Burdallet de vous laisser parcourir ce joli portefeuille qu'il enrichit chaque année de nouveaux croquis. Là vous pourrez errer délicieusement de la ferme rustique au pont et au moulin du torrent, et du temple villageois aux ruines à ogives et à machicoulis, joujoux fort à la mode aujourd'hui. Celles que M. Burdallet nous donne dans le présent cahier sont situées au pied des Voirons, à deux lieues à l'ouest des vastes et historiques murs des Allinges. Elles couronnent une éminence dont les flancs couverts de beaux châtaigniers font un effet charmant dans le paysage. On les aperçoit de fort loin et de tous les côtés. La partie représentée ici est la face de l'ouest. On voit dans la muraille les ouvertures qui donnaient dans la grande cour du donjon. Sur le devant est un étang retenu par une écluse de moulin; il tient la place d'un des anciens fossés.

C'est dans ce manoir, dont les créneaux qui en surmontent encore les restes attestent et l'importance et l'antiquité, que vivait, vers la fin du 15me siècle, Le sire Aymon de la Rochette, le favori du comte, puis duc de Savoie Amédée VIII; c'est là qu'avant d'aller s'enfermer à Ripaille, ce prince, comme témoignage d'amitié, lui fit épouser sa nièce Mathilde, bien que le cœur de cette belle fût déjà donné au seigneur des Âllinges, ce qui mit en hostilités constantes ce fier baron et le sire de la Rochette Mais prenez plutôt la jolie Nouvelle que

Mi J.-L. Moré a publiée l'année dernière sous le titre de l'Ermile de Neue-zelle, c'est-à-dire Neuvecelle, village des environs d'Evian; lisez-la attentivement et laissez-nous, vieux archéologue, moins sensible aux plus ingénieuses fictions qu'à la moindre réalité historique, laissez-nous attendre les quelques notes traditionnelles qu'un propriétaire des environs nous a promises sur le château de la Rochette, afin de pouvoir en étayer nos propres recherches. Cedigne Savoisien, qui connaît très-bien tous les monuments de sa province, nous a déjà communiqué divers renseignements intéressants, et dernièrement une notice sur un lieu voisin dont le nom a quelque droit aux sympathies genevoises, le village de Lullin (').

Le village ou plutôt le bourg actuel occupe l'emplacement où étaient jadis les dépendances du château, c'est-à-dire l'hôpital, la place du marché et le pilori, avec son carcan. Les fourches patibulaires se dressaient sur les confins de Vailly ou Vallier, village voisin

 

L'antique Château de la Rochette, près d'Evian, est uu manoir fréquemment visité par les touristes. Le site, les environs sont pittoresques, et souvent le crayon des peintres les a reproduits avec plus ou moins de succès. M. Burdallet, dont les charmants dessins à la plume ont acquis une réputation si justement méritée, a bien voulu nous retracer ce vieux castel avec ses entours. Cette lithographie offre une nouvelle preuve des talents de l'artiste, et sera certainement goûtée par les amateurs.

Il en sera de même de l'Etude d'animant, que nom devons à M. Humbert. On y reconnaît la touche de ce maître et la vérité, la simplicité, le naturel dont brillent toutes ses compositions. Sous ces divers rapports ce petit tableau ne laisse rien à désirer