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le fort de Sainte-Catherine près de Viry
En pleine guerre,1589-1593, d'une part entre Genève et Berne (protégés par la France depuis le traité de Soleure en 1579), d´un côté et la Savoie et l´Espagne de l´autre. Les Genevois envahissent le pays de Gex et le Chablais et s´avancent jusqu´à Cruseilles, les Savoyards construisent le fort de Sainte-Catherine près de Viry
Le Roy se mit en campagne , prît en peu de temps la Bresse & la Savoye , excepté la Citadelle de Bourg, celle de Montmelian, & le Fort Sainte Catherine à deux lieues de Genève, devant lequel il vint camper. Ce Fort étoit bâti en Pentagone avec cinq bons Bâfrions entourez de fossés, qui découvraient toute une campagne unie, au plus élevé de laquelle il était situé. Il y avait dedans six cens hommes de garnison. C'était la plus facheuse épine qui fut au pied des genevois.
Aussi le Roi, qui les avoit bien voulu gratifier, reçut favorablement leurs Député, qui avoient ordre de demander, que pour les humbles services qu'ils avoient rendus à la Couronne, & en considération de ce qu'ils avoient soussert durant la guerre précédente, il lui plût remettre ce Fort entre leurs mains, pour le raser à rez de chaussée, vu le préjudice qu'il leur portoit. Le Duc de Sully les introduifit.
la bonne volonté du Roi Envers la Republique* qui ne tarderoit pas , diloit-i', de sentir des effets de sa bienveuillance, par la démolition du Fort de Ste. Catherine , à quoi Sa Majefté feroit travailler aussitôt qu'elle en aurait fait la conquête.
Sanci étant venu quelque tems après dans Genève, fit voir au Conseil des Lettres du Roi. par lesquelles ce Prince lui ordonnait d'assurer pofitivement les Seigneurs de cette Ville, de sa part , qu'il ne prendroit le Fort de Ste. Catherine que pour leur ôter cette épine du pied : Ce qui fut exécute' ensuite, comme le dit M. Spon.
Parlant aux Députés à l'oreille, il leur dit, Je sais ce que vous désirez le plus de moi, car ils en avaient déjà parlé au Duc de Sully, c'est la démolition du Fort St Catherine, qui vous tient au coeur. Bien des gens me veulent persuader de n'en rien faire, mais je vois bien que c'est par un motif d'envie, aussi n'y aurai-je aucun égard. Je veux faire pour vous tout ce qui vous accomode. Le fort St Catherine sera démoli, or voici un homme à qui vous vous fiez avec raison, en parlant de Duc de Sully, à qui je commande dès à présent..
Dès lors les Portes de la Ville furent ouvertes à tous ceux de la Cour & de son Armée ; de sorte qu'il s'y trouva une nuit plus de quatre mille hommes, & entr'autres plusieurs Seigneurs, comme Messieurs de Guife, d'Elboeuf, d'Espernon, de Guiche, & de Biron. Ce dernierse promenant avec des Conseillers de Genève, comme il étoit à la place de St. Gervais, sur quelques discours qui furent entamez, mit la main sur la garde de son épée , & prenant la parole leur dit; Messieurs, voici qui sera pour vous òu la vie y demeurera : On le cemercia de sa bonne volonté, mais on eut sujet ensuite de croire qu'il l'entendoit autrement qu'on ne pensoit. Monsieur de Sully qui y vint aussi, les tira de la peine où ils étaient, de voir tant de monde chez eux, ayant donné ordre à toute cette foule de Cavalerie & d'autres Volontaires de s'en retourner au Camp. Le Fort capitula bientôt après que la tranchée eut été ouverte. Il promit de se rendre, s'il ne recevoit du secours dans dix jours, ce qui n'étoit que par forme , puis qu'on savait bien que le Duc n'étoit pas en état de le faire. La Garnifbn en sorcit Tambour battant, Enseignes déployées, avec 3. Pièces d'Artillerie. Monsieur de Sully fit incontinent sauter les Battions par la Mine, & les Genevois en étant avertis, comme le Roi a voit donné ordre, ils y vinrent en si grand nombre, & s'y employèrent si promptement avec leurs Pionniers, qu'en un jour ou deux, on n'en reconnut pas seulement la moindre trace. Le Roi leur donna six Canons qui furent trouvez au Fort.
La démolition du Fort de Ste. Catherine, irrita beaucoup le Légat Aldobrandin , & retarda la conclusion du Traite. Aussitôt qu'il en eut l'avis , il en fit grand bruit ; il se plaignit d'avoir été moqué par les François ; il dit que la dignité du Saint Siège avoit été violée; que le Roi avoit eu plus d'égard à la sureté d'une Ville, qui professoit une fausse Religion , qu'aux prières du Souverain Pontife. II menaça, il fulmina, & comme on lui avoit manqué de parole, ainsi qu'il le prétendoit, il dit qu'il retiroit la sienne.
Sitteri, pour apaiser ces clameurs, répondit en deux mots , Que le Roi , dans l'état où étoient les choses, n'avoit besoin de la Paix , qu'autant qu'elle pouvoit être agréable au Pape, qu'il n'avoir prêté jusqu'alors les orelles , aux propositions qui lui en avoient été faites, qu'à sa considération & à l'instance de Sa Sainteté : Mais qu'étant dans la diposition de lui agréer dans cette affaire, comme dans toute autre; il étoit juste aussî que le Pape n'exigeât rien de Sa Majeité de contraire, nu bien de ses affaires & de son. Royaume. Que le Roi son Prédécesseur n'avoit pas pris la défense de la Ville de Genève à la légère , & dans la simple vue d'en assurer le repos, comme ses ennemis avoient affecté d'en répandre le bruit ; mais ensuite d'une mûre & prudente délibération, & pour la sureté de ses Etats; ce qui étoit si vrai, que les Cantons Suisses Catholiqnes , et. le Confeil de Sa Majefté avoient jugé,.' qu'il n'était pas possible de conserver d'une autre manière- l'Alliance des Suisses. Le Cardinal, satisfait de ces raisons, s'apaisa , ' et le Traité fut enfin conclu le 17.. janvier.
. Pendant qu'on le négocibiti Da*phin, qui étoit à Lion, lit ce qu'il pût pour y faire inférer quelques articles en faveur des Seigneurs de. Genève , & redoubla auprès du Roi & de fes Miniftres , les prières qu'on avoit faites depuis fi long, tems , de referver le Bailliage de Cex pour eux. Ayant rçmjs une Lettre de
leur part à ce Prince, fur ce fujet, le Roi lui dit ; Je Vohj ai ôtt une méchante épine du fled, en raftnt le fort de Ste. Catherine, Je vtudroi-i avoir pu abandonner le Fait de Grt.
Nonobftant ce qu'on vient de raporter, les Seigneurs de Genève follicitérent encore la même affaire. Dauphin , qui avoit fuivi le Roi, de Lion à Paris, & Anjorrant qui lui fut joint, firent de fortes inftances , pour que du moins ce Pais fut laiffé à leurs Supérieurs en hvpotheque, ou à bon compte de l'Obligation qui leur étoit duc , Se pour leur tenir lieu en quelque manière, de ce qui devoit leur demeurer par le Traité fait avec le Sieur de Sancl. Mais ces milances furent inutiles.
Dans ce terns-là , le bruit s'étant répandu en France, que le Comte de Ventes Gouverneur de Milan, & le Duc de Savoye aflembloicnt une Armée , avec laquelle ils avoient dellein de le jetter fur Genève , Dtufhln Se Anjorrant eurent Audience du Roi à ce fujet, qui leur promit, que fi les bruits qui couroient étoient véritables , il feroit avancer incefTatnment fes Troupes fur les frontières, & ordonnerait à fes Ambaffadcurs à Rome & en Efpagne, de dire de fa part, que (i le Duc de Savoye faifoit quelqueenrreprife contre la ViUe de Genève , il viendroit en personne lui livrer bataille.
Ce qu'on vient de dire eft conforme à ce que ce Prince écrivoit le zo. Mai 1601. au Cardinal d'Oflat *. Le Roi lui mar- *Ce Carquoit, »que. fi le Comte de fuentes ve- à'::.-- tttlt j,noit à attaquer la Ville de Genève, coin- j Ronir »me il étoit obligé de la défendre, auf- (/,.,: Je, Bfi étoit-il refolu de le faire, fans y épar- affaire* 1er xgner fa propre perfonne ni fa Couron- fronce, Mne, ^qtioi-qu'il en put arriver. En quoi »il fuivoit les engagemcns & l'exemple Bdes Rois fes Prédecefleurs , lefquels aavoient pris à cœur cette-défenfe-, lors «même qu'ils perfécutoient le plus ceux Bdc la Religion, de laquelle les Habitans »de cette Ville faifoient profeffion. Que jjU; (iifons qui dvviçju porte les Rois
Théodore de Beze premier Miniftre, que l'âge & le fçavoîr rendoit vénérable parmi ceux de fon parti, porta la parole k, qui ne fut qu'un compliment général, en ces termes : Sire} fêla
(http://books.google.fr/books?id=AScVAAAAQAAJ&pg=PA359&output=text#c_top)
Après cette heureufe Journée, les Troupes de Genève , retournèrent au Village de Vieu , où étoit leur quartier; & W<utevilte fit prendre à l'Armée Bcrnoife , la route de celui de St. Joire : II y avoit dans le Château, une Garnifon de dixhuit hommes , laquelle le Général Bernois ayant fommé de fe rendre , elle en lortit le 19. & fut faite prifonniere de guerre : Dès qu'elle fut dehors , on mit le feu à ce Château, en haine du Baron d'Hermance, à qui il apartcnoit.
' ne manqua pas de donner avis
aux Seigneurs de Genève Ces Supérieurs, de la victoire que leurs Troupes avoisnt remportée. Les Chers de l'Armée de Berne leur en écrivirent anili , pour les en féliciter : On en fit part aux Cantons Alliez & à l'AmbaHadeur de France en Suifle.
Après cette expédition, Varro, qui commandoit la Troupe de Genève , la coniluilit devant Boége, fit fommer Mont' falcon Commandant du Château , de !e rendre aux Seigneurs de Genève, faifant la Guerre pour le Roi de France : Ce que celui-ci fit. Après quoi, il fit faire ferment de fidélité aux Habitans du lieu.
Pendant que ces chofes fe pafïbient dans le Faucigni , les Savoyards faifoient de grands ravages dans le Bailliage de Ternier : Ils mettoient le feu par tout ; Ils violoient les femmes & les filles ; Ils battoient & encbainoient les mifcrables Paifans , lefquels ils faifoient travailler par force au Fort de Sainte Catherine. Les Villages où ils exercèrent les plus grandes violences , furent ceux de St'mt Vlflor Se Chapitre. Ils incendièrent auffi quelques Villages du Pais de Gex , & mirent entr'autres le feu au Château du Grand-Saconex. Il le mit dans le même tems, une maladie très fàcheufe dans l'Armée de Savoye : Ceux qui en étoient atteints , fe fentoient faifis d'un tremblement fubit dans tous les membres, qui étoit accompagné d'une frayeur mêlée de marques d'aliénation d'efprit. Ces fymptomes étoient fuivis d'une mort promte, qui ayant emporté grand nombre de Soldats , on fit venir en diligence de divers lieux , de nouvelles Troupes pour les remplacer.
Sur la fin du mois de juillet, les Chefs de l'Armée de Berne conclurent une nouvelle Trêve avec les Savoyards, laquelle devoir durer julqu'au 19. Août: Ils invitèrent les Seigneurs de Genève à y entrer, Se 3 écouter les propofitions de Paix , qui (c pourroient faire dans les Conférences qui fe tiendraient pendant l.i durée de cette Trêve. La fufpenfion d'armes tut acceptée : Les Conférences fe tinrent à la Bonneville , entre les en. voyez de Savoye , & ceux de Berne feuls. Cependant l'Armée de ce Canton, qui étoit dans le Faucigni , ayant quitté ce Pais là > étoit venue camper à Ville-la'
grand,
A peine terminé, en 1581, le fort de l'Annonciade fut abandonné au profit du fort de Sainte-Catherine
Revue savoisienne - Page 170
M. Moussard, préfet de la Haute-Savoie, a bien voulu acheter pour les offrir à
... de Charles-Emmanuel Ier, relative à la garnison du fort Sainte-Catherine,
la rêvolte. Henri IV, las de tant de lenteur et de mauvaise foi, lui fit déclarer la guerre, et, se mettant tui-même à la tête d'une petite armée, envahit la haute Savoie, la Bresse et le Bugey. Les Genevois, instruits par une dure expérience, ne se hâtèrent pas de se joindre à lui ; mais ils lui demandèrent la cession des bailliages de Gex et de Gaillard, et quelque argent à compte de leurs avances. Le roi combla leurs députés de caresses, tout en éludant de répondre au sujet des bailtiages, et quant à sa dette : « Si la répubtique de Ge« nève est pauvre, dit-il, je le suis aussi. » It voulut du moins leur témoigner son bon vouloir en les délivrant du fort Ste-Catherine,. qu'il vint assiéger en personne. «Ce fort, dit le chroniqueur, était bâti sur un haut tertre, en forme de pentagone, composé de cinq bastions, entouré de fossés, découvrant toute la campagne, et gardé par six cents hommes de guerre, qui étaient autant de fâcheuses épines au pied des Genevois. La Seigneurie envoya ses députés supplier humblement Sa Majesté qu'il lui plût mettre en leurs mains ledit fort pour l'esplancr à rez-dc
Plan photographié du fort de M. César-Duval sénateur de haute Savoie.
Gravure de C.Chatillon représentant le fort de Sainte Catherine au moment du siège par l'armée d'Hernry IV, retrouvé (récemment...?) dans l'enceinte du fort.
Deux projectiles provenant de l'artillerie française au combat de Saint Julien en Genevois (1er mars 1814) et deux projectiles autrichiens provenenant du même combat.
Gibernes,aiguillettes et fouragères de l'artillerie à cheval de la Garde ...?
seils autorisaient dans le pays de Gex des levées d'hommes et d'argent pour seconder les armes bientôt victorieuses de Henri IV1. Cette dernière guerre, conduite par le prince en personne, se termina par la paix de Lyon, qui fut conclue le 27 janvier 160l2. Dans ce traité, les intérêts de Genève et ceux du pays de Gex furent sacrifiés par le monarque français à son ambition, aux ressentiments de Rome contre la cité de Calvin, et a la crainte que le duc éprouvait de la voir croître et s'agrandir. Charles Emmanuel garda le marquisat de Saluces, et reprit le mandement de Gaillard, moyennant cession à la France de la Bresse, du Bugey, du Valromey et du bailliage de Gex, « le tout à condition que les dites choses cédées seront « et demeureront unies et incorporées à la couronne de France, «seront reputées domaine et patrimoine de la couronne, et ne pourront en être séparées pour occasion que ce soit3.))
Cette dernière clause, malignement insérée en vue de Genève, permit bientôt au rusé Béarnais cette tortueuse et évasive réponse aux représentations des Genevois qui lui rappelaient sa promesse: « Je sais bien que je l'ai promis (le pays de Gex), « mais enfin j'ai été pressé de faire ce que j'ai fait; je reconnaî« Irai leurs services en quelque autre occasion. »
II est bon toutefois de remarquer que le traité de Lyon portait encore cette clause préservatrice des droits des Eglises protestantes du pays de Gex, « que les habitans et sujets des lieux
fort Sainte Catherine édifié par le duc de Savoie pour attaquer Genève : il sera toutefois entièrement détruit par Genève et ses alliés français
EN septembre 1595, le ministre avait pris la précaution de signaler au Conseil qu'il n'y avait que des femmes à ses prêches à Feigères, les hommes lui ayant dit qu'ils craignaient les menaces des soldats du fort Sainte-Catherine (voir R.C, vol 90, fol 172-172V..22 septembre 1595 et ci-dessous 12 octobre 1596).
Genève n'avait sur Feigères que des droits relevant du Chapitre, sans portée territoriale(voir M.G.H., Atlas, Savoie, planche XXXV.-sur la pression catholique dans le bailliage de Ternier, dont Feigères faisait paertie,. Sur les conflits de juridiction sur les terres de Saint Victor et du Chapitre, voir Poncet, p.253-295
Gouverneur du Fort Ste Catherine
« que depuis teurs dernières, les choses avoyent changé de face; qu'ils « avoyent profité de cette conjoncture pour faire de nouvettes instances au« près du Roy pour qu'it lui plût nous taisser les Bailliages de Gex et de « Gaittard. » (Reg. du Cons.)
1 Les paysans de Gex prirent une part active à ta démolition du fort de Sainte-Catherine, opérée par tes Genevois dans tes derniers jours de décembre de l'année 1600. (Reg. de ta Comp. des Past., 26 déc. 1600.) le duc éleva, en 1589, le fort Sainte-Catherine sur une butte près du village de Songy aux portes de Genève et un petit fort à Versoix sur la rive Nord du lac Léman. Ces travaux constituaient des actes prémonitoires car en 1598, au traité de Vervins, Genève voit son indépendance implicitement mais clairement reconnue. Contre l’Italie ou plutôt la partie de la péninsule occupée par les Espagnols, le Milanais, la dynastie éleva également des ouvrages fortifiés. On notera que pour toutes ces défenses, le duc adopta la technique nouvelle de la fortification bastionnée
ATTENTATS DE BIKON DURANT LA GUERRE DE SAVOIE. 563
ments avec Henri, et affronta les chances d'une lutte à main armée : pour premier fruit, les trames de Biron valaient une guerre à la France. En outre le duc ébaucha un traité de Biron avec l'Espagne, dont nous ferons connaître les conditions, quand les deux pactes, d'abord distincts, se confondirent.
Pendant la guerre de Savoie, les actes de Biron furent une suite non interrompue de trahisons et d'attentats plus coupables encore. Il prévint d'Albigny, lieutenant du duc, de se retirer, et sauva ainsi une défaite au corps de troupes que ce général commandait. Il signala au duc les vices de ses places fortes, et lui fournit des idées et des plans pour les mettre dans le meilleur état possible de défense. Il travailla de concert avec ses gouverneurs pour les empêcher d'être prises : il avertit en particulier le gouverneur de Bourg de la prochaine arrivée de nos troupes, pour qu'il se mît en mesure de les repousser. Il instruisit le duc de Savoie de toutes les parties faibles de l'armée du roi, et lui indiqua les moyens les plus propres à la vaincre '. Les talents de Henri, deLesdiguières, de Sully en Savoie ; la fidélité des officiers et l'ardeur des soldats en Bresse, trompèrent la trahison de Biron. Nos armes furent heureuses partout, même là où il commandait. Il résolut de changer les chances ordinaires de la guerre par des crimes. Sully fournissait au roi et à nos armées tous les moyens matériels de vaincre ; il était l'instrument de leurs succès : le maréchal essaya deux fois de le faire périr, la première aux approches de la citadelle de Bourg, la seconde dans une embuscade que les ennemis d'accord avec lui dressèrent près de Villars. La vigilance seule de Sully lui permit d'échapper à ces dangers *. Peu après,
564 UV. VI. CH. II. CONSPIRATION DE BIRON, 1600-1602.
Biron complota la mort du roi lui-même, à la reconnaissance du fort Sainte-Catherine. A la vérité il changea d'idée, et soit horreur du crime, soit crainte d'être atteint de l'un des coups destinés au roi, il arrêta l'exécution. Mais il s'appliqua à regagner le duc de Savoie et le roi d'Espagne, en leur rendant par les intrigues politiques ce qu'il ne leur donnait pas par le meurtre. A la fin du mois de septembre, tandis que le roi retournait *en Savoie, il envoya La Fin, son parent et son agent, à Saint-Claude où était Roncas, puis à Milan, vers le comte de Fuentes, avec charge de leur dire qu'ils patientassent et qu'ils attendissent l'effet des menées du maréchal auprès des grands seigneurs, les uns restés en France, les autres venus à l'armée. Il travailla avec une fiévreuse activité à réunir dans un même complot plusieurs d'entre eux, qui entretenaient l'espoir d'arracher de vive force au roi quelques-unes des prérogatives de la couronne, et d'en accroître la puissance de la haute aristocratie.
Ces pourparlers ne ralentissent en rien les opérations. Le comte de Soissons et Biron vont investir le fort Sainte-Catherine, dont on espérait venir à bout, comme de Montmeillan, en. dressant âne pratique (lettre du 2 i novembre). Le Roi lui-même s'approche de ce fort, le 2 décembre, jusqu'à un quart de lieue de Genève, dont les citoyens l'envoient complimenter par Théodore de Bèze. Au retour de cet envoyé, les plus grands seigneurs de l'armée vont visiter la ville de Genève, où ils trouvent un accueil empressé. Le 5, Pierre Charrue, qui avait remplacé le grand-prieur de Lucinge dans le commandement de Sainte-Catherine, signe une capitulation pour rendre sa place le i 7.
Cependant la Reine, partie de Marseille le 16 novembre, était arrivée le i 7 à Aix, le 2 9 à Avignon, et le 2 décembre à Lyon. Le Roi, parti du fort Sainte-Catherine le 7 décembre, la rejoint dans cette ville le 9 au soir, et consomme le mariage, qui est célébré solennellement le i 7 par le légat. Le même jour le fort Sainte-Catherine avait été rendu. Henri IV en ayant accordé la démolition aux Genevois, ils le démolirent avec tant de rapidité, qu'il n'en restait rien lorsque cette nouvelle parvint au légat, toujours occupé de travailler à la paix. Irrité, il voulut tout rompre; mais Rosny lui fit bientôt renouer les négociations, en lui démontrant que si le Roi, à qui celte guerre avait si bien réussi, consentait à la paix, c'était par déférence pour le Pape.
ORNANO (jean-baptiste D'), filsaîné du précèdent, né à Sisteron , en I58i , avait à peine quatorze ans , que déjà il commandait une compagnie de chevau - légers au siège de la Fère. Nommé colonel-général des Corses, à la place de son père , il se signala dans la guerre de Savoie, à l'attaque du fort SainteCatherine , et maintint la Guicnne et le Languedoc sous l'obéissance de Louis XIII. Ce prince lui donna la lieutenance-générale de Normandie, et les gouvernements particuliers deQuiHebeuf, de Pont-de-1'Arche et du Pont-Saint-Esprit, en échange de celui du Château-Trompette. D'Ornano déplut à la cour, lorsque le maréchal d'Ancre y exerçait sa méprisable influence ; mais la faveur du connétable de Luynes, son parent, se réfléchit sur lui. Louis XIII, se trouvant à Chartres, le premier octobre 1619, lui confia les fonctions de gouverneur de Gaston d'Orléans , son frère, devenues vacantes par la mort du comte du Lude. Le colonel d'Ornano, doue d'un extérieur-avantageux et d'une imagination active, était fait pour les succès qai tiennent à l'intrigue : l'cpo
Plus que jamais, la haute Italie et la Savoie intéressent les Espagnols. ... son
fils continue, en 1589, en élevant le fort Sainte-Catherine dans le village ...
Le fort Sainte-Catherine et ses batteries restaient devant eux toujours
Capitulation du fort Sainte-Catherine, publiée avec une introduction historique
d'après le ...
Genève, 1878 — Chartes inédites du duc de Savoie Charles III.
Viry (ruines du château de Sainte-Catherine, détruit par Henri IV en 1601
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