Castle Chronique

Château de Faverges

Dès 1112 existait en ces lieux un château ou donjon fortifié, que l'on retrouve Berlion de Faverges (de castro quod dicitur Fabricas) et son frère Godefroi (Guitfre 3 décembre 1112), avec le consentement de leur mère Gundrade cèdent et rendent à l'église de Saint-Jean-de-Maurienne tout ce qu'ils possèdent des revenus d'autres églises dans le même diocèse. Source: Charte du Diocèse de Maurienne. Doc. Imp. Sav. Chambéry. Hist. du dioc. de Maurienne. Faverges. château et paroisse du décanat dÂnnecy, entre lac de ce nom et Alberville.
L’histoire de Faverges est associée à l’une des plus anciennes et illustres familles de la province du Dauphiné (Delphinatus Viennensis) du début du XIème siècle, avec la branche descendante des Virieu-Faverges-Beauvoir.
Au début du XIIème siècle, le château des sires de Faverges se trouvait plus haut bâti sur un contrefort du Crêt de Chambellon, dominant la ville ; il contrôlait la route de l’Italie à Genève et la frontière entre le Comté de Savoie et le comté de Genève.

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Château de faverges, Haute-Savoie
A. Lagier MAJ 08/2024 by A. Lagier

Visite de Faverges

La visite du château de Faverges se concentre sur son aspect qui nous interpelle le plus, et que l’on aperçoit depuis très loin, son donjon.
Après avoir gravit les 125 marches qui vous conduise au hourd du sommet de la tour, vous pourrez contempler à 360°, le paysage s’ouvrant sur la vallée conduisant de la Savoie à la Haute-Savoie.
Visite guidée par les Guides du Patrimoine Savoie Mont-Blanc
Château Donjon ; sol de la cour ; murs de soutainement au Sud et au Sud Ouest : inscription par arrêté du 19 novembre 1991.

Les Virieu de Faverges

De la maison des puissants et illustres seigneurs de Virieu, deux branches furent constituées : celle des barons de Faverges, substituée aux noms et armes de Beauvoir, l’autre des seigneurs de Pupetière

La seigneurie de Faverges débute avec la maison de Virieu. L’on retrouve ainsi Martin de Virieu, seigneur de Faverges, aïeul d'Albert de Virieu
ALBERT de Virieu II, du nom seigneur de Montrevel & de Faverges, qualifié noble & puissant, Messire & Chevalier, fut institué par testament du 10 des calendes de décembre 1294, héritier universel de Bérengère, son aïeule paternelle. Le Dauphin de Viennois s’étant emparé de plusieurs biens qu’Amé comte de Savoie revendiquait, & entre autres du château de Montrevel, ces deux princes transigèrent ensemble le 10 juin b 1314 à ce sujet, & il fut dit par transaction que le dauphin donnerait certains dédommagements au comte.
En 1316, le comte de Savoie, Amédée V, achète la seigneurie de Faverges à Rodolphe de Fabricis, il semblerait que ce soit le comte qui reconstruira le château à l’emplacement actuel.

Au registre côté Pilati 1334, traité entre Jean II, roi de France, Charles, Dauphin de Viennois, son fils, et Amédée VI, comte de Savoie, conclu à Paris, le 5 janvier 1354, avec plusieurs donations, des fiefs, des hommages entre lesdites parties.
C’est ainsi que l’on retrouve l’échange de terres ainsi que d’autres fiefs, que le comte de Savoie possédait en Viennois dont celui de Faverges, remis au Dauphin de Viennois. En contrepartie, le comte de Savoie reçut de Charles, dauphin, la terre de Faucigny, plus le fief du comte de Genève, la terre de Gex, différentes terres de la plaine de l’Ain, de la Bresse, du Bugey et d’Embournay (Ambronnay).

La nouvelle possession du Faucigny par Amédée VI, dit le Comte-Vert, ne se passa pas comme il l’entendait, la population Faucignerande se leva en masse et opposera une vive résistance. Le Comte-Vert établi son quartier général à Genève et disposa des troupes le long du Rhône ainsi que de bonnes garnisons à Chanaz, Albens, Cusy, Châtelard en Bauges, Conflans, Ugine et Faverges. Faverges servit de point d’appui pour l’invasion du Faucigny qui se fit en deux fois, la première ayant échoué.

Vente de la seigneurie

En 1501, le Duc de Savoie, Philibert le Beau, vend la Seigneurie au Prince François de Luxembourg, vente qui est annulée par la Chambre des Comptes, créeant beaucoup de difficultés jusqu'en 1605. Pendant ce laps de temps, le château de Faverges est vendu en 1569 à Louis Milliet, qui devra donner la moitié de la somme de l’achat à la Maison de Savoie et l’autre moitié à la Maison du Luxembourg, et procèder à sa restauration.
Cette famille recevra le titre de baron en 1572, puis de comte en 1609 et ensuite de marquis en 1644. C’est vers cette date que le château, endommagé par un incendie quelques années auparavant, est reconstruit comme on le voit maintenant. Cinq générations de Marquis de Milliet de Faverges se succèdent jusqu'en 1787.

Château de faverges, cour et donjon

Révolution industrielle

En 1790, sous la Révolution française, La Marquise de Faverges, veuve, part pour Turin avec ses filles. Le château, très endommagé, sera vendu en 1810 à Jean Pierre Duport, le jeune, né à Faverges en 1756, créateur de la manufacture de mousseline et soie de Faverges. Son cousin et homonyme Jean Pierre DUPORT l'ancien, né à Termignon en 1749, créateur de la filature de coton d'Annecy. Industriel lyonnais, il est négociant dans le coton, la laine et les soieries. Il s'installe vers 1804 à Annecy en achetant l'ancien couvent des Clarisses pour y déveloper une filature de coton qui emploie plus d'un millier d'ouvriers.
Après d’importants travaux, il installera un atelier de tissage de la soie dans les bâtiments du château. Sa fille épouse Nicolas Blanc qui à la mort de son beau-père reprend l’entreprise en 1820 et en fera la plus importante soierie de Savoie et des Alpes du Nord (800 métiers à tisser, plus de 1000 employés avec la vente dans différents pays : Allemagne, Amérique du Nord, Angleterre, Russie).
Les ateliers du château devront être considérablement agrandis. En 1828, il fait monter dans la cour du château une pierre pesant 9278 Kg pour mesurer et lisser la soie. Elle fut tirée par 18 paires de bœufs, 6 chevaux et 50 personnes.
En 1834, Nicolas Blanc fait visiter les ateliers au roi de Piémont Sardaigne et Duc de Savoie et de Genève, Charles Albert. L'année suivante, il recevra le titre de Baron par le roi. Son père décédé, son fils, en 1859, vend le château et l’entreprise à la société lyonnaise Gourd Croiset et Dubost pour la céder de nouveau à la société Stünzi qui n’emploie plus que 300 ouvriers.

Hôpital et logements

Pendant la guerre de 14-18, le château sert d'hôpital pour des soldats belges, puis de 1922 à 1939, après des rénovations, il accueillera des logements destinés aux ouvrières de la soierie. À nouveau il sert d'hôpital de 1939 à 1945. Abandonné depuis 1945 jusqu'en 1980, il sera racheté par la municipalité. L’entreprise de tissage cessera toute activité en 1976. Après de lourds travaux, le château sera transformé en une maison familiale de vacances en 1988.
À côté du château du XVII ème siècle, construit par le Marquis Charles Emmanuel Milliet et les bâtiments servant à l’entreprise du XIX ème du Baron Nicolas Blanc, se trouve la tour, il semble du début XIV ème siècle, bâtie par le comte Amédée V.

Château de Faverges

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