ISABELLE LAMBERT Restauratrice

Published mai 2024 by A Lagier

Rencontre avec une restauratrice d'œuvres sur papier

La rencontre avec Isabelle LAMBERT, c’est fait conjointement à celle de Marion DUPUY, également Restauratrice, lors des Journées Européennes des Métiers d’Art 2024 à Bonneville, une belle rencontre pleine d'enseignements et riches d'anecdotes.
Isabelle LAMBERT explique l’importance de sa profession pour la sauvegarde des œuvres telles que celles de gravures, lithographies, aquarelles anciennes, affiches et autres documents personnels.
Effectivement lorsque l’on parle de conservation-restauration, la première vision qui nous vient à l’esprit, est celle de la restauration de tableaux, de peintures murales, de sculptures et de tapisseries, sans penser à tous ces manuscrits anciens et autres documents papier qui eux aussi subissent des dégradations naturelles, physiques, chimiques, biologiques et humaines, parfois liées à des conditions de conservation insuffisantes.

Isabelle LAMBERT parle de son métier avec passion et des difficultés à travailler avec un matériau aussi fragile que le papier qui demande un savoir-faire professionnel acquis à la suite d’une formation bien spécifique afin d’assimiler une excellente connaissance du papier, et une grande maitrise des techniques employées aussi bien scientifiques qu’artistiques et beaucoup de méthodologie et de patience, le tout encadré par un code de déontologie reconnu au niveau international.
Elle nous parle des différents supports sur lesquels elle exerce son métier : papyrus, parchemin, des papiers vergés ou vélins, anciens ou modernes. Ajouté à cela la multitude des techniques graphiques de dessins ou de gravures : graphite, aquarelle, fusain… burin, eau forte, lithographie…
Ainsi pour assurer une restauration du papier dans les règles, il faut donc en premier temps et reconnaitre le type de papier et le tracé qui ont été utilisé, puis diagnostiquer les altérations dues à toutes sortes d’agents extérieurs : humidité, chaleur, lumière, insectes, champignons, mauvaise manipulation, etc…, seulement alors, il sera possible d’envisager une restauration adaptée sur l’œuvre et/ou indirectement sur son environnement.

Puis Isabelle LAMBERT conte un souvenir alors qu’elle travaillait sur des papyrus carbonisés, lors d’un chantier en Egypte. Ecrits à l’encre noire en démotique (écriture cursive vulgaire des anciens Égyptiens), la difficulté était non seulement la restauration mais aussi de travailler sur un objet noir puisque carbonisé avec une écriture difficile à lire d’un point de vue visuelle et textuelle.